Fin de l'été 2014. Istanbul, cette ville natale que j’ai quittée pour venir m’installer à Montréal en 1995, et où je n’étais jamais retournée depuis 1999... Quinze ans, c’est beaucoup de temps pour une ville aussi grandissante. Tant de choses ont changé depuis mon départ. Je me disais bien que je ne reconnaîtrais pas ma ville natale, mais je ne m’étais jamais imaginé que je pourrais m’y sentir un jour comme une touriste, et c’est exactement ce qui s’est passé pendant les premiers jours. Mes amis m’ont demandé si ce changement que j’observais après 15 ans était positif ou négatif. Je ne savais pas quoi leur répondre! Sur le plan des infrastructures, je constatais une nette amélioration, avec un nouveau réseau de métros de pointe et le Marmaray qui plongeait désormais sous l’eau pour rendre possible le passage entre l’Europe et l’Asie en moins de cinq minutes. Inversement, la population de la ville avait énormément augmenté, et il était maintenant difficile de circuler sans heurter quelqu’un sur le trottoir. Certains quartiers que je connaissais tels que Galata et Karakoy se sont grandement transformés. Ces quartiers avec de petites boutiques artistiques près de la tour historique de Galata et les succulents restaurants et fabuleuses pâtisseries de Karakoy se sont avérés parmi les points forts de mon voyage à Istanbul. Si vous souhaitez visiter cette ville, je vous recommande le Karakoy Restaurant avec son joli carrelage bleu typique et ses délicieux mezzés, ainsi que la pâtisserie Gulluoglu pour ses baklavas. Cette dernière se situe d’ailleurs dans le quartier où mon père a détenu un magasin de papeterie et de fournitures de bureau pendant de nombreuses années.
Beyoglu est un autre de mes quartiers préférés, notamment pour sa rue piétonne appelée Istiklal. Elle propose une foule de magasins, de restaurants et de cafés intéressants. Les cafés que j’ai préférés dans ce quartier sont le Ara cafe où vous pouvez découvrir des photographies en noir et blanc du fameux photographe Ara Guler, et le House Cafe, qui vous offre de délicieux gâteaux et une place de choix pour regarder les gens passer!
Non loin d’Istanbul, dans la mer de Marmara, les îles des Princes (Adalar en turc) offrent un répit à l’agitation urbaine. Pendant 25 ans, j’ai passé tous mes étés sur la plus petite de ces îles, qui est habituellement le premier arrêt en bateau depuis Istanbul. Lors de mon voyage en Turquie, j’en ai profité pour y passer une petite fin de semaine. Il va sans dire que c’est un endroit rempli d’émotions pour moi, qui me rappelle mon enfance, ma jeunesse, ma famille et mes bons vieux amis avec qui j’ai vécu tellement de beaux moments. Le rythme de vie n’avait pas changé d’un poil en 15 ans. Les gens se rassemblaient toujours à la même place, au même moment, pour discuter et être en agréable compagnie. J’ai passé une soirée mémorable avec des amis au Jash (qui signifie « nourriture » en arménien), un petit bijou de restaurant au bord de la mer. J’ai pu y savourer des mezzés, me rafraîchir avec du raki et me laisser emporter par le rythme de la musique en direct. Que demander de plus!
Par opposition totale à la vie rapide d’Istanbul, ma fin de semaine sur cette île m’a rappelé le mode de vie relaxe de la Méditerranée et les communautés tissées serrées qui me manquent à Montréal.